Chaque phrase relève obligatoirement d’un type fondamental de phrase (ou modalité de phrase) :

 

  • déclarative ;

  • interrogative ;

  • exclamative ;

  • injonctive.

 

Chaque type de phrase peut être associé à une forme de phrase :

 

  • négation ;

  • passif ;

  • forme impersonnelle ;

  • emphase.

 

ACTE DE LANGAGE

 

Type de phrase utilisé par le locuteur pour exprimer sa pensée.

 

ACTE DE LANGAGE INDIRECT

 

Type de phrase n’ayant pas la valeur d’acte de langage qui lui est généralement associé.

Elle se termine par un point.

Elle est le plus souvent au mode indicatif.

Elle place le plus souvent le sujet avant le groupe verbal.

A l’oral, elle possède une intonation ascendante puis descendante.

C’est le type de phrase le plus courant et le plus neutre.

 

LES EMPLOIS DE LA PHRASE DÉCLARATIVE (ou affirmative)

 

Communiquer une information

Le magasin sera fermé lundi.

 

Donner un ordre (acte de langage indirect)

On ouvre son livre à la page 140. (phrase déclarative qui a valeur d’ordre)

 

Promettre

Je viendrai demain.

 

Imposer une vérité qui peut être contestée

La terre est ronde.

 

Prophétiser

En 2050, les hommes mangeront des insectes.

 

etc.

 

LA PLACE DU SUJET DANS UNE PHRASE DÉCLARATIVE (ou affirmative)

 

Le sujet est généralement placé avant le groupe verbal auquel il se rapporte

 

Le chien court dans la campagne.

 

Il peut être séparé du verbe par d’autres éléments mobiles dans la phrase (compléments circonstanciels, adverbes…) :

La municipalité, pour répondre à la demande, construit de nouveaux logements sociaux.

 

Il peut être détaché et repris (ou annoncé) par un pronom sujet.

C’est une dislocation (uniquement à l’oral) :

Ce train, il est toujours en retard.

 

Sujet inversé dans la phrase déclarative (placé après le verbe)

 

Inversion du sujet obligatoire (à l’écrit)

 

  • Dans les propositions incises :

Cette histoire, dit-il, est tout à fait incroyable.

 

Inversion du sujet recommandée

 

  • Avec certains adverbes en tête de phrase :
    sans doute, à peine, peut-être, tout au plus, bientôt, et encore, ainsi, aussi, aussi bien, du moins, encore…

Bientôt viendra le succès.
Peut-être a-t-il oublié notre rendez-vous.

 

  • Quand le sujet est un peu long :
    (on peut placer un adverbe ou un GN complément circonstanciel en début de phrase et inverser le sujet)

Dans une belle pagaille se mêlaient des bus, des voitures, des vélos, des motos, des scooters.

 

Inversion du sujet possible (à l’oral et à l'écrit)

 

  • Après un verbes intransitif du type “survient”, “entre”, “reste”, placé en tête de phrase :

Arrive alors le président à la tribune.

 

  • Après un complément circonstanciel placé en tête de phrase :

Sous le pont Mirabeau coule la Seine. (Guillaume Apollinaire, le Pont Mirabeau)

 

  • Après un adjectif attribut placé en tête de phrase (phrase de structure attributive) :

Immense est son talent.
Grande fut sa déception quand il découvrit sa note.

 

  • Dans une phrase exclamative :

Est-il drôle ! Cet acteur est-il drôle !

(l’inversion du sujet n’est pas possible avec certains mots exclamatifs)

 

  • Dans une proposition subordonnée relative avec un pronom relatif complément :

Les comptines que chantent les enfants sont très jolies.

 

  • Dans une proposition subordonnée circonstancielle :
    de temps :

Quand vient la pluie, le soleil n’est jamais loin.

de but :

Nous avons tout fait pour que se réalisent nos rêves.

de comparaison :

Nous rions comme riraient des enfants.

Elle se termine par un point d’interrogation.

Elle présente souvent un sujet inversé (placé après le verbe).

Elle comporte souvent un mot interrogatif (pronom, déterminant ou adjectif quel, adverbe).

Elle possède, à l’oral, une intonation ascendante.

 

LES EMPLOIS DE LA PHRASE INTERROGATIVE

 

Le locuteur pose une question et attend de son interlocuteur une réponse

 

Pourquoi le train a-t-il du retard ? Le train a du retard parce qu’un incident est survenu sur la ligne.

 

Ordre atténué (acte de langage indirect)

 

Phrase interrogative utilisée à la place de la phrase injonctive :

Pourriez-vous fermer la porte ?

 

Interrogation rhétorique (acte de langage indirect)

 

Elle présente comme évident un contenu qui pourrait être exprimé par une phrase déclarative.

 

Phrase interrogative positive ⇒ phrase déclarative négative :

Qui croirait à cela ? (personne ne croirait à cela)

 

Phrase interrogative négative ⇒ phrase déclarative positive :

Ne te l’avais-je pas dit ? (je te l’avais bien dit)

 

L’INTERROGATION TOTALE

 

Elle concerne la phrase entière et appelle une réponse par “oui” ou par “non” :

Es-tu d’accord ? Oui.

 

LA PLACE DU SUJET DANS UNE INTERROGATION TOTALE

 

Avant le verbe

 

Parfois à l’oral (l’intonation suffit) :

Tu viens ?

 

Ordre sujet-verbe rétabli avec la locution “est-ce que”

 

Est-ce que tu viens ?

 

Sujet inversé (placé après le verbe)

 

Inversion simple (usage soigné)
Inversion pronominale (avec les pronoms “je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles”) :

As-tu essayé de modifier ton mot de passe ?
Viens-tu ?

 

Inversion complexe (usage soigné)

Le sujet est repris par un pronom personnel de troisième personne (placé après le verbe).
Le sujet est :

  • un groupe nominal :

Ces légumes coûtent-ils cher ?
Ton chien court-il vite ?
  • un pronom autre que “ce” ou que “je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles” :

Le tien court-il vite ?

 

L’INTERROGATION PARTIELLE

 

Elle porte sur un élément de la phrase et appelle une réponse plus précise.

Elle comporte toujours un mot interrogatif.

Quand arriveras-tu ? J’arriverai demain.

 

LES MOTS INTERROGATIFS DANS L’INTERROGATION PARTIELLE

 

Les pronoms interrogatifs “qui”, “que”, “quoi”

 

Ce sont des pronoms nominaux (pronom qui désigne par lui-même).

 

Pour les personnes

 

Qui

Sujet :

Qui a réalisé ce chantier ?

COD :

Tu appelles qui ?

Attribut :

Qui es-tu ?

Qui est-ce qui (forme renforcée*)

Sujet :

Qui est-ce qui a réalisé ce chantier ?

A qui

COI :

A qui confierons-nous ce projet ?

A qui est-ce que (forme renforcée)

COI :

A qui est-ce que tu vas donner ça ?

 

Pour les choses et les animaux

 

Que

COD :

Que fais-tu ?
Que dis-tu ?

Attribut du sujet :

Que devient-il ?

Qu’est-ce que (forme renforcée*)

COD :

Qu’est-ce que tu fais ?

Qu’est-ce qui (forme renforcée*)

Sujet :

Qu’est-ce qui miaule et chasse les souris ?

 

Quoi

COD (uniquement à l’oral) :

Tu fais quoi ?

A quoi

COI :

A quoi pensez-vous ?

A quoi est-ce que (forme renforcée*)

COI :

A quoi est-ce que vous pensez ?

 

Le pronom interrogatif composé “lequel”

 

C’est un pronom représentant : il renvoie à une notion présente dans le contexte.

Il est formé de l’article défini “le” + le mot “quel”.

 

Il varie en genre et en nombre :

Lequel, lesquels, laquelle, lesquelles

Formes contractées au masculin singulier et au pluriel avec les prépositions “à” et “de” :

Auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles

 

J’ai pris plusieurs photos. Laquelle préfères-tu ?

 

Le mot “quel”

 

Il varie en genre et en nombre :

Quel, quels, quelle, quelles

 

Déterminant du nom :

Quelle destination choisirons-nous ?

Adjectif attribut :

Quelles sont les meilleures destinations ?

 

Les adverbes interrogatifs “où”, “quand”, “comment”, “combien”, “pourquoi”

 

Ils sont surtout utilisés quand l’interrogation porte sur les circonstances :

vas-tu ? Comment voyages-tu ? Combien de pays traverseras-tu ? Quand arriveras-tu ? 

 

Pour rétablir l’ordre sujet-verbe : forme renforcée* :

Où est-ce que tu as mis ce livre ? Quand est-ce que vous arrivez ?
Combien est-ce que ça coûte ? Pourquoi est-ce que tu poses cette question ?

 


*Forme renforcée :

Locution pronominale formée à partir de “est-ce que, est-ce qui…”

Elle rétablit l’ordre sujet-verbe.


 

PLACE DU SUJET DANS L’INTERROGATION PARTIELLE

 

Avant le verbe

 

Langage familier (à l’oral).

L’intonation suffit.

Tu fais quoi ?
Tu pars quand ?

 

Quand l’interrogation porte sur le sujet :

Qui a eu cette bonne idée ?

 

Ordre sujet-verbe rétabli (à l'écrit et à l’oral)

 

Avec les locutions “qu’est-ce que, qu’est-ce que, à qui est-ce que”, etc. :

Qu’est-ce que tu fais ?

Avec les locutions adverbiales “où est-ce que”, “quand est-ce que”, etc. :

Quand est-ce que vous arrivez ?

 

Sujet inversé (placé après le verbe)

 

Au choix, selon les cas :

 

Inversion simple

 

Avec des adverbes en début de phrase (inversion nominale ou pronominale) :

Quand part le train ?
Combien coûte ce pull ?
Pourquoi me demandes-tu le sel ?

 

Inversion complexe

 

Avec des adverbes en début de phrase :

Quand le train part-il ?
Combien ce pull coûte-t-il ?
Comment va-t-il ?

 


Dans le sujet inversé, il faut un trait d’union entre le verbe et le pronom :

Venez-vous ?

A la troisième personne, on intercale un “t” pour éviter un hiatus :

  • entre “a” et “il/ils” ou “elle/elles” ;

  • entre “e” et “il/ils” ou “elle/elles”.

Avec un trait d’union de part et d’autre du “t” :

A-t-il lu ce livre ?

Elle se termine par un point d’exclamation.

Elle comporte parfois un mot exclamatif.

Elle possède à l’oral une intonation fortement contrastée, qui met souvent un mot en relief.

La phrase exclamative est plus fréquente à l’oral qu’à l'écrit.

 

LES EMPLOIS DE LA PHRASE EXCLAMATIVE

 

Elle exprime une réaction affective du locuteur

(amour, surprise, joie, tristesse, colère, soulagement…)

Ces montagnes sont tellement grandioses !

 

Elle s’associe fréquemment à l’indication du haut degré

Comme il paraît fatigué !

 

La phrase exclamative peut être utilisée en poésie

Oh ! Combien de marins ! Combien de capitaines ! (Victor Hugo, Oceano Nox)

 

LES MOTS EXCLAMATIFS

 

Le mot “quel”

 

Il varie en genre et en nombre.

 

Déterminant :

Quel voyage !

Attribut du sujet :

Quelle fut sa surprise quand il la rencontra le lendemain !

 

Les adverbes exclamatifs “comme”, “combien”, “que”

Ils permettent de modifier en intensité, le contenu ou une partie du contenu de la phrase :

Comme il a changé ! Qu’il fait sombre dans cette maison !

 

Les locutions familières “ce que”, "qu'est-ce que”

(uniquement à l’oral)

Ce qu’il a changé ! Qu’est-ce qu’il fait sombre !

 

SUJET INVERSÉ DANS LA PHRASE EXCLAMATIVE

 

Suis-je distraite !

 

LES STRUCTURES EXCLAMATIVES INCOMPLÈTES

 

La structure d’une phrase exclamative est souvent incomplète :

 

Elle peut correspondre à une proposition subordonnée hypothétique sans proposition principale :

Ah, si elle avait plus de vacances ! (Si elle avait plus de vacances, elle serait moins fatiguée)

 

Elle peut être nominale :

Quelle histoire ! Un régal ! Ce paysage !

 

PHRASES EXCLAMATIVES NE COMPORTANT PAS DE MOT EXCLAMATIF

 

Tu rentres tard !

Elle se termine par un point ou par un point d’exclamation.

Elle est au mode impératif, subjonctif ou infinitif.

Elle possède généralement, à l’oral, une intonation descendante.

La phrase injonctive n'est pas une phrase impérative car elle n’est pas toujours formée à partir d’un impératif.

 

LES EMPLOIS DE LA PHRASE INJONCTIVE

 

La phrase injonctive exprime un ordre

Positif :

Dépêchons-nous !

Négatif (défense) :

Ne cours pas trop vite !

 

La phrase injonctive peut avoir une valeur atténuée et exprimer le souhait, le désir, le conseil, etc.

Dormez bien. Puisses-tu revenir vite !

 

LE MODE DE LA PHRASE INJONCTIVE

 

L’impératif

 

Quand l’ordre est adressé à un ou plusieurs interlocuteurs :

Ouvre ton livre ! Ouvrons nos livres ! Ouvrez vos livres !

 

L’infinitif

 

Quand l’ordre ne concerne aucune personne en particulier :

Agiter avant de servir.

 

Le subjonctif

 

Quand l’ordre concerne une troisième personne.
Il est généralement associé au mot “que” (béquille ou introducteur du subjonctif) :
Qu’elle ne soit pas trop inquiète. Qu’il prépare les exercices de la page 140.

 

Dans certaines expressions figées construites sans la conjonction de coordination “que” :

Soit un triangle isocèle. Puisses-tu revenir vite !

La négation peut concerner tout type de phrase (déclarative, interrogative, exclamative, injonctive).

Elle repose sur des mots spécifiques : les mots négatifs.

 

LA NÉGATION TOTALE

 

La négation totale porte sur la phrase entière (elle indique que la totalité de la phrase est fausse) :

Il ne pleut pas. (il est faux qu’il pleuve)

 

LES MOTS NÉGATIFS DANS LA NÉGATION TOTALE

 

Système corrélatif**

 

La négation totale est exprimée par une corrélation* qui encadre le verbe complet :

ne … pas / n’ … pas

ne … point / n’ ... point

(l’adverbe “point” est peu utilisé : c’est un mot de vieux français)

 

Louisa n’aime pas les oranges.
Nous ne sommes pas encore arrivés.

 


*Corrélation :

Relation établie entre deux mots grammaticaux séparés mais qui fonctionnent ensemble.

*Système corrélatif :

Système qui met deux mots grammaticaux en relation de dépendance mutuelle pour assurer une liaison entre deux membres d’une phrase.


 

 

LA NÉGATION PARTIELLE

 

La négation partielle porte uniquement sur une partie de la phrase.

Elle indique qu’une partie seulement de la phrase est fausse :

Rien ne me fera changer d’avis.

 

LES MOTS NÉGATIFS DANS LA NÉGATION PARTIELLE

 

Système corrélatif**

 

La négation partielle est exprimée par une corrélation* :

 

le premier élément est l’adverbe ne, n’

le second élément est  :

  • un adverbe : jamais, plus, guère, (pas)

  • un pronom indéfini : personne, rien, nul, aucun

  • un déterminant indéfini : aucun, nul

  • une locution adverbiale : nulle part

 

Ces mots négatifs peuvent parfois se cumuler :

Personne n’a jamais vu d’extra-terrestre.

 

Pas de corrélation*

 

Devant un infinitif

→ les adverbes ne pas, ne plus, ne jamais sont placés devant l'infinitif :

Emporte ton parapluie pour ne pas être mouillé.

 

Quand la négation partielle porte sur le sujet

→ les mots négatifs “personne, rien, aucun, nul” précèdent en général l’adverbe ne :

Rien n’a été fait pour arranger la situation. (qu’est-ce qui a été fait ? Rien)

 

LA PLACE DES MOTS NÉGATIFS DANS LA NÉGATION PARTIELLE

 

La corrélation peut encadrer le verbe complet

Je n’ai vu personne.

 

La corrélation peut encadrer le verbe et certains de ses compléments (pronoms personnels conjoints***)

  • Forme simple :

Tu ne le croiras jamais !
  • Forme composée (la corrélation encadre l’auxiliaire mais pas le participe passé) :

Tu ne m’as pas cru.

 

Dans le cas de la locution “pour que”

→ La négation “ne pas/ne plus” encadre le verbe de la proposition subordonnée :

Je vais faire le plein d’essence pour que nous ne tombions pas en panne.

 


*Corrélation :

relation établie entre deux mots grammaticaux séparés mais qui fonctionnent ensemble.

**Système corrélatif :

système qui met deux termes en relation de dépendance mutuelle pour assurer une liaison entre deux membres d’une phrase.

***Pronoms personnels conjoints :

non séparés du verbe ou seulement par l’adverbe de négation “ne”.


La négation partielle peut être exprimée par les adverbes ne … pas ou ne … point :

Je ne vais pas acheter de viande.

 

CAS PARTICULIER DE NÉGATIONS

 

LA NÉGATION RESTRICTIVE “ne … que” (cas particulier de négation)

 

Elle aboutit à une idée positive.

Elle a le sens de l’adverbe “seulement”.

ne … que = seulement.

Cet été, nous ne ferons que de la randonnée. (Cet été, nous ferons seulement de la randonnée)

 

La négation restrictive est annulée avec “ne … pas que”

 

Elle aboutit également à une idée positive

Elle a le sens de l’adverbe “aussi” :

ne … pas que = aussi.
Cet été, nous ne ferons pas que de la randonnée. (Cet été, nous ferons aussi d’autres activités.)

 

LA NÉGATION ALTERNATIVE (les emplois de “ni”) (cas particulier de négation)

 

Elle est souvent répétée devant les mots ou groupes de mots coordonnées.

 

La conjonction de coordination “ni” s’emploie en corrélation avec l’adverbe “ne”

ne/n’ … ni … ni … ni

Il n’aime ni la pluie ni la neige.

Dans ce cas, l’accord du verbe au pluriel est fréquent :

Ni la pluie, ni le vent, ni la neige, ne m'arrêteront.

 

LA DOUBLE NÉGATION (cas particulier de négation)

 

La double négation équivaut toujours à une affirmation renforcée

Tu ne peux pas ne pas connaître ce roman. = Tu connais forcément ce roman.

 

LES EMPLOIS DE L’ADVERBE “non” (cas particulier de négation)

 

Il peut être employé seul pour indiquer que la phrase entière est fausse

C’est un mot-phrase :

Est-ce qu’il reste des places pour le concert. Non.

 

Il peut être juxtaposé à une phrase ordinaire pour indiquer que la phrase entière est fausse

Est-ce qu’il reste des places pour le concert. Non, il n’en reste aucune.

 

Il peut servir à exclure un élément juxtaposé ou coordonné

Le spectacle a lieu ce soir et non demain.

 

Il peut servir de préfixe (il n’est alors plus adverbe)

La non-violence.

 

LE “ne” EXPLÉTIF (cas particulier de négation)

 

L’adverbe “ne” est employé seul.

Dans certaines propositions subordonnées.

L’adverbe “ne” n’a pas une valeur négative pleine et peut être supprimé :

Je crains qu’il ne soit trop tard. (Je crains qu’il soit trop tard)

 

ELLIPSE DE L’ADVERBE “pas” (cas particulier de négation)

 

L’adverbe “ne” est employé seul.

L’adverbe “ne” peut avoir une valeur négative pleine :

Dans certaines expressions figées.
N’ayez crainte.

Avec les verbes “oser”, “pouvoir”, “savoir”:

Elle n’ose vous le dire. 
Tu ne peux me faire un tel affront.

 

ELLIPSE DE L’ADVERBE “ne” (cas particulier de négation)

 

Dans le langage familier :

Je vais pas au marché ce matin.

LA VOIX PASSIVE

 

Phrase à la voix active :

Le petit garçon lance le ballon.

Phrase à la voix passive :

Le ballon est lancé par le petit garçon.

 

La phrase passive est obtenue par transformation de la phrase active correspondante.

Le verbe se met à la voix passive.

Le sujet de la phrase active est changé en complément d’agent.

Le COD de la phrase active est changé en sujet.

 

L’auxiliaire est au même temps et au même mode que la forme conjuguée du verbe actif.

 

Le passif est une forme composée particulière :

Auxiliaire “être” + participe passé

 

VERBES POUVANT ÊTRE MIS A LA VOIX PASSIVE

 

Les verbes transitifs directs (construits avec un COD)

Sauf : avoir, comporter (qui sont sans passif)

Les ouvriers agricoles cueillent les pommes.
→ Les pommes sont cueillies par les ouvriers agricoles.

 

Quelques verbes transitifs indirects

(parce qu’ils se construisaient autrefois avec un COD)

Il est obéi de ses hommes par la crainte qu’il inspire.

 

LE COMPLÉMENT D’AGENT

 

Il fait partie du groupe verbal.

 

Il correspond, dans la phrase passive, au sujet de la phrase active.

 

Il prend la forme :

  • d’un groupe prépositionnel introduit par la préposition “par” :

Les légumes sont cultivés par le jardinier.
  • ou d’un groupe prépositionnel introduit par la préposition “de” :
    (avec les verbes de sentiment ou avec des constructions indiquant le résultat de l’action)

Le lierre recouvre le mur. → Le mur de l’allée est recouvert de lierre. (indication d’un résultat)
Tous apprécient son sérieux. → Son sérieux est apprécié de tous. (verbe de sentiment)

 

Le complément d’agent n’est pas toujours exprimé :

Son sérieux est apprécié.

Construction d’un verbe ayant pour sujet, le pronom impersonnel “il”.

“il” ne renvoie à rien de précis (ni un personne ni une chose).

“il” ne peut être remplacé par un autre mot ou par un groupe de mots.

 

Il faut de l’expérience pour mener à bien ce projet.

 

LES VERBES IMPERSONNELS

 

Les verbes impersonnels sont employés uniquement avec le sujet impersonnel “il”.

 

Verbes ou locutions évoquant le temps qu’il fait

 

Il pleut. Il tonne.

 

Un verbe météorologique en emploi figuré peut parfois recevoir :

  • un vrai sujet :

Les compliments pleuvent.
  • un complément :

Il pleut des compliments.

 

Présentatifs “il est”, “il y a”*

 

Il y a des nuages dans le ciel.

 

Verbes ou locutions verbales "falloir", “être question de”, “en aller ainsi”

 

Il faudrait un peu plus de temps. Il est question d’arrêter de fabriquer des bouteilles en plastique.

 

Ces verbes impersonnels introduisent parfois des compléments (qui ne sont pas de véritables complets d’objet) :

  • compléments directs (sans préposition) :

Imagine la patience qu’il a fallu.
  • compléments indirects (avec préposition) :

Il s’agit de ton avenir !

 

Le participe passé de “falloir” ne s’accorde pas avec le complément placé avant :

Imagine un peu la patience qu’il a fallu pour faire cette prouesse !

 

LES CONSTRUCTIONS IMPERSONNELLES

 

La construction impersonnelle associe le sujet impersonnel “il” à un verbe connaissant des emplois personnels.

Elle résulte toujours d’une transformation :

La pluie est tombée. → Il est tombé beaucoup de pluie.

 

SÉQUENCE D’UNE CONSTRUCTION IMPERSONNELLE

 

Groupe de mot :

  • qui suit le verbe dans une phrase impersonnelle ;

  • et qui correspond au sujet dans la phrase personnelle.

Il est tombé beaucoup de pluie.

 


La transformation impersonnelle rend parfois possible la mise au passif de certains verbes transitifs indirects :

Nous répondrons à votre courrier. → Il sera répondu à votre courrier.

Sujet réel apparent :

La grammaire traditionnelle considérait le sujet impersonnel “il” comme un sujet apparent mais “il” est le seul sujet grammatical de la phrase impersonnelle puisqu'il transmet ses marques de personne et de nombre au verbe.

Sujet réel et sujet apparent sont donc des notions qui ont été abandonnées.

Mise en relief d’un élément de la phrase.

 

Deux types d’emphases :

  • l’extraction ;

  • la dislocation.

 

L’EXTRACTION

 

L’extraction extrait un élément de la phrase et le met en relief au moyen d’un présentatif.

C’est toi qui…

 

L'élément qui est extrait s’oppose à d’autres éléments qu’on peut expliciter.

L’extraction a, donc, implicitement, une valeur négative.

C’est moi qui prépare le repas. (ce n’est pas quelqu’un d’autre)

 

Le pronom personnel passe à la forme disjointe (séparé du verbe) quand il est extrait.

 

COMMENT ANALYSER L’EXTRACTION

 

L’élément extrait constitue le propos de l’énoncé, c’est-à-dire l’information nouvelle.

Le reste de l’énoncé constitue le thème.

 

C’est
moi
qui prépare le repas.
 

Propos

(information nouvelle)

Thème

 

LES FORMES D’EXTRACTION

 

C’est … qui ; c’est … que

C’est toi qui as rapporté le ballon.

 

Formes particulières d’extraction

 

Voici … que ; voilà … que

Cette extraction s’accompagne de la disparition de la préposition “depuis”.

Voici deux heures que j’attends. (j’attends depuis deux heures)

 

Il y a … qui ; il y a … que ; il n’y a ... qui ; il n’y a … que

Il n’y a que cette solution qui convienne.

 

LES ÉLÉMENTS MIS EN RELIEF PAR L’EXTRACTION

 

Eléments mis en relief par “c’est … qui”

Sujet :

C’est l’équipe de Clermont qui a gagné.

 

Eléments mis en relief par “c’est … que”

COD :

C’est ce pull que Zoé a acheté à Londres. 
C’est cet auteur qui a le plus de succès.

COI :

C’est au directeur que vous devriez écrire.

Complément du verbe impersonnel :

C’est du sel qu’il me faut.

Complément circonstanciel :

C’est à Londres que Zoé a acheté ce pull.

Complément essentiel de lieu :

C’est à la piscine que nous irons demain.

 

Élément mis en relief par “voilà … que, voici … que, il y a … que”

Complément circonstanciel de temps :

Voilà trois heures que j’attends.
Il y a trois heures que j’attends.

 

Eléments mis en relief par “il n’y a que ... qui”, “il n’y a que … que”, “c’est … qui”, “c’est … que”

Sujet :

Il n’y a qu’Emilie qui sache chanter.

Complément circonstanciel de temps :

Il n’y a qu’en été qu’elle se sente bien.

COD :

Il n’y a que les cerises que j’aie réussi à vendre.

Il n’y a que toi que je connaisse ici.

COI,

etc.

 

LA DISLOCATION

 

Elle est réservée au langage familier.

 

La dislocation détache un élément et le reprend ou l’annonce par un pronom personnel ou démonstratif.

 

L’élément détaché est mobile dans la phrase.

 

Le pronom anaphorique rappelle le mot ou le groupe de mots placé avant lui :

Son travail, Zoé le fera plus tard.

Le pronom cataphorique annonce le mot ou le groupe de mots placé après lui :

Zoé le fera plus tard, son travail.

 

COMMENT ANALYSER LA DISLOCATION

 

L'élément détaché a simplement valeur de rappel et constitue le thème de l’énoncé.

Le reste de la phrase constitue le thème.

 

Son travail,
Zoé le fera plus tard.
Le vent,
il souffle fort.

Thème

Propos

(information nouvelle)

 

Fonctions de l’élément détaché

Complément détaché par dislocation (il a valeur de rappel : il relève du thème de l’énoncé).

 

Fonctions du pronom personnel ou démonstratif

Sujet, COD, COI, etc.

 

LES ÉLÉMENTS SUR LESQUELS PEUT PORTER LA DISLOCATION

 

Sujet

Le vent, il souffle fort aujourd’hui. (le vent souffle fort aujourd’hui)

 

COD

La cueillette, nous la ferons plus tard. (nous ferons la cueillette plus tard)

 

LES ÉLÉMENTS DÉTACHÉS PAR DISLOCATION

 

Un nom ou un groupe nominal

La musique, ça les passionne. (la musique les passionne)

 

Un groupe prépositionnel

Je lui ai répondu, à Pauline. (J’ai répondu à Pauline.)

 

Un pronom ou un groupe pronominal

Moi, j’ai terminé mon travail. (J’ai terminé mon travail.)

 

Un infinitif

Se lever plus tôt, c’est la seule solution. (Se lever plus tôt est la seule solution.)

 

Un adjectif

Doué, vous l’êtes ! (vous êtes doué)

 

Une proposition subordonnée complétive conjonctive

Qu’elle soit en colère, cela peut se comprendre.