TYPES ET FORMES DE PHRASES
Les types de phrases correspondent à un acte de langage accompli par le locuteur.
Chaque phrase relève obligatoirement d’un type fondamental de phrase (ou modalité de phrase)
qui indique le point de vue du locuteur sur ce qu’il dit :
- déclarative,
- interrogative,
- exclamative,
- injonctive,
Chaque type de phrase peut être associé à une forme de phrase :
- négation,
- passif,
- forme impersonnelle,
- emphase.
ACTE DE LANGAGE INDIRECT
Un type de phrase n’a pas la valeur d’acte de langage qui lui est généralement associé.
LES TYPES DE PHRASES
Elle se termine par un point.
Elle est le plus souvent au mode indicatif.
Elle place le plus souvent le sujet avant le groupe verbal.
C’est le type de phrase le plus courant et le plus neutre.
Elle possède, à l’oral, une intonation ascendante puis descendante.
LES EMPLOIS DE LA PHRASE DÉCLARATIVE
Communiquer une information
Le magasin sera fermé lundi.
Promettre
Je viendrai demain.
Imposer une vérité qui peut être contestée
La terre est ronde.
Prophétiser
En 2050, les hommes mangeront des insectes.
Donner un ordre (acte de langage indirect)
On ouvre son livre à la page 140. (phrase déclarative qui a valeur d’ordre)
etc.
SUJET INVERSÉ DANS LA PHRASE DÉCLARATIVE
Après un adverbe de liaison (aussi, ainsi, aussi bien, du moins, encore…) placé en tête de phrase
Cette île est isolée. Aussi est-elle rarement visitée.
Après un complément circonstanciel placé en tête de phrase
Sous le pont Mirabeau coule la Seine. (Guillaume Apollinaire, le Pont Mirabeau)
Après un adjectif attribut placé en tête de phrase
Grande fut sa déception quand il découvrit sa note.
Après certains verbes intransitifs placés en tête de phrase
Arrive alors le président à la tribune.
Elle se termine par un point d’interrogation.
Elle présente souvent un sujet inversé (placé après le verbe).
Elle comporte souvent un mot interrogatif (pronom, déterminant ou adjectif quel, adverbe).
Elle possède, à l’oral, une intonation ascendante.
LES EMPLOIS DE LA PHRASE INTERROGATIVE
Le locuteur pose une question et attend de son interlocuteur une réponse
Pourquoi le train a-t-il du retard ? Le train a du retard parce qu’un incident est survenu sur la ligne.
Le locuteur exprime un ordre atténué (phrase interrogative utilisée à la place de la phrase injonctive
(acte de langage indirect)
Pourriez-vous fermer la porte ?
Interrogation rhétorique
(elle présente comme évident, un contenu qui pourrait être exprimé par une phrase déclarative)
- phrase interrogative positive ⇒ phrase déclarative négative :
Qui croirait à une chose pareille ? ⇒ Personne ne croirait à une chose pareille.
- phrase interrogative négative ⇒ phrase déclarative positive :
Ne te l’avais-je pas dit ? ⇒ Je te l’avais bien dit.
L’INTERROGATION TOTALE
Elle concerne la phrase entière et appelle une réponse par oui ou par non :
Es-tu d’accord ? Oui.
INVERSION DU SUJET DANS L’INTERROGATION TOTALE
Inversion simple dans l’interrogation totale (usage soigné)
Le sujet est placé après le verbe :
As-tu essayé de modifier ton mot de passe ?
Inversion complexe dans l’interrogation totale (usage soigné)
Quand le sujet est :
- un groupe nominal
- un pronom autre que “ce”
- un pronom personnel (je, il, on…)
il est placé avant le verbe et repris par un pronom personnel de 3e personne (il, elle) :
Les enfants sont-ils allés à la plage ?
Rétablir l’ordre sujet-verbe dans l’interrogation totale (à l’écrit et à l’oral)
On place le sujet avant le verbe avec la locution verbale “est-ce que” :
Est-ce qu’il reste des places pour le concert de samedi ?
Le sujet n’est pas toujours inversé (à l’oral : langage familier)
C’est l’intonation qui distingue la phrase interrogative de la phrase déclarative : Luc a modifié son mot de passe ?
L’INTERROGATION PARTIELLE
Elle porte sur un élément de la phrase et appelle une réponse plus précise.
Elle comporte toujours un mot interrogatif.
Quand arriveras-tu ? J’arriverai demain.
INVERSION DU SUJET DANS L’INTERROGATION PARTIELLE
Inversion simple dans l’interrogation partielle (usage courant)
Quand l’interrogation porte sur le sujet, celui-ci n’est généralement pas repris par un pronom :
Qui veut aller faire les courses ?
Inversion complexe dans l’interrogation partielle
Combien ces légumes coûtent-ils ?
Rétablir l’ordre sujet-verbe (sujet placé avant le verbe) dans l’interrogation partielle (à l’écrit et à l’oral)
- avec les locutions pronominales “qu’est-ce qui, qu’est-ce que” : Qu’est-ce que vous faites ?
- avec les locutions adverbiales “où est-ce que, quand est-ce que”… : Où est-ce que vous allez ?
INTERROGATION PARTIELLE SANS INVERSION DU SUJET (à l’oral : langage familier)
Ce mot signifie quoi ? Tu viens quand ?
Pour beaucoup d’interrogations : choix entre inversion simple et inversion complexe
Inversion simple (langue courante) : Combien coûte ce costume ?
Inversion complexe (usage soigné) : Combien ce costume coûte-t-il ?
Les mots interrogatifs dans l’interrogation partielle
Les pronoms nominaux “qui”, “que”, “quoi”
Ils peuvent occuper toutes les fonctions du groupe nominal ou prépositionnel :
“qui” : pour les personnes
- l’interrogation porte sur le sujet : Qui a réalisé ce chantier ?
- l’interrogation porte sur le COI : A qui confierons-nous ce projet ?
“Qui est-ce qui” pour les personnes (forme renforcée)
locution pronominale formée à partir de “est-ce qui” : elle rétablit l’ordre sujet-verbe*
- l’interrogation porte sur le sujet : Qui est-ce qui a réalisé ce chantier ?
“que” : pour les choses et les animaux
- l’interrogation porte sur le COD : Que dis-tu ?
- l’interrogation porte sur l’attribut du sujet : Que devient-il ?
Qu’est-ce que : pour les choses (forme renforcée)
locution pronominale formée à partir de “est-ce que” : elle rétablit l’ordre sujet-verbe*)
- l’interrogation porte sur le COD : Qu’est-ce que tu fais ?
Qu’est-ce qui : pour les animaux (forme renforcée)
locution pronominale formée à partir de “est-ce qui” : elle rétablit l’ordre sujet-verbe*)
- l’interrogation porte sur le sujet : Qu’est-ce qui miaule et chasse les souris ?
“quoi” : pour les choses et les animaux (il s’emploie principalement avec une préposition)
- l’interrogation porte sur le COI : A quoi pensez-vous ?
A quoi est-ce que : pour les choses et les animaux (forme renforcée)
locution pronominale formée à partir de “est-ce que” : rétablit l’ordre sujet-verbe*)
- l’interrogation porte sur le COI : A quoi est-ce que vous pensez ?
Le pronom interrogatif composé “lequel”
C’est un pronom représentant : il renvoie à une notion présente dans le contexte.
Il est formé de l’article défini le + le mot quel.
Il varie en genre et en nombre :
lequel, lesquels, laquelle, lesquelles
Formes contractées au masculin singulier et au pluriel avec les prépositions à et de :
auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles
J’ai pris plusieurs photos. Laquelle préfères-tu ?
Le mot “quel”
Il varie en genre et en nombre : quel, quels, quelle, quelles.
Il est :
- soit déterminant du nom : Quelle destination choisirons-nous ?
- soit adjectif attribut : Quelles sont les meilleures destinations ?
Les adverbes interrogatifs “où”, “quand”, “comment”, “combien”, “pourquoi”
Ils sont surtout utilisés quand l’interrogation porte sur les circonstances :
“Où vas-tu ? Quand arriveras-tu ? Comment voyages-tu ? Combien de pays traverseras-tu ? Pourquoi voyages-tu ?
Forme renforcée (locution pronominale formée à partir de “est-ce que”) pour rétablir l’ordre sujet-verbe*
Où est-ce que tu as mis ce livre ? Quand est-ce que vous arrivez ?
Combien est-ce que ça coûte ? Pourquoi est-ce que tu poses cette question ?
*Rétablir l’ordre sujet-verbe : on replace le sujet avant le verbe
Elle se termine par un point d’exclamation,
Elle comporte parfois un mot exclamatif,
Elle possède à l’oral une intonation fortement contrastée, qui met souvent un mot en relief.
LES EMPLOIS DE LA PHRASE EXCLAMATIVE
La phrase exclamative est plus fréquente à l’oral qu’à l'écrit.
Elle exprime une réaction affective du locuteur (amour, surprise, joie, tristesse, colère, soulagement…)
Ces montagnes sont tellement grandioses !
Elle s’associe fréquemment à l’indication du haut degré
Comme il paraît fatigué !
La phrase exclamative peut être utilisée dans la poésie
Oh ! Combien de marins ! Combien de capitaines ! (Victor Hugo)
LES MOTS EXCLAMATIFS
Le mot “quel”
Il varie en genre et en nombre.
Il peut être :
- déterminant : Quel voyage !
- attribut du sujet : Quelle fut sa surprise quand il la rencontra le lendemain !
Les adverbes exclamatifs “comme”, “combien,” “que”
Ils permettent de modifier en intensité, le contenu ou une partie du contenu de la phrase :
Comme il a changé ! Qu’il fait sombre dans cette maison !
Les locutions familières “ce que”, "qu'est-ce que” (uniquement à l’oral)
Ce qu’il a changé ! Qu’est-ce qu’il fait sombre !
SUJET INVERSÉ DANS LA PHRASE EXCLAMATIVE
N’est-ce pas magnifique !
LES STRUCTURES EXCLAMATIVES INCOMPLÈTES
La structure d’une phrase exclamative est souvent incomplète :
- elle peut correspondre à une proposition subordonnée hypothétique sans proposition principale :
Ah, si elle avait plus de vacances ! (Si elle avait plus de vacances, elle serait moins fatiguée)
- elle peut être nominale :
Quelle histoire ! Un régal ! Ce paysage !
PHRASES EXCLAMATIVES QUI NE COMPORTENT PAS DE MOT EXCLAMATIF
Tu rentres tard !
Elle se termine par un point ou par un point d’exclamation.
Elle est au mode impératif, subjonctif ou infinitif.
Elle possède généralement, à l’oral, une intonation descendante.
La phrase injonctive n'est pas une phrase impérative car elle n’est pas toujours formée à partir d’un impératif.
LES EMPLOIS DE LA PHRASE INJONCTIVE
La phrase injonctive exprime un ordre
- positif : Allez Paul, accélère !
- négatif (on parle alors de défense) : Ne cours pas trop vite !
La phrase injonctive peut avoir une valeur atténuée et exprimer le souhait, le désir, le conseil…
Dormez bien. Puisses-tu revenir vite !
LE MODE DE LA PHRASE INJONCTIVE
L’impératif
Si l’ordre est adressé à un ou plusieurs interlocuteurs :
Ouvre ton livre ! Ouvrons nos livres ! Ouvrez vos livres !
L’infinitif
Si l’ordre ne concerne aucune personne en particulier :
Agiter avant de servir.
Le subjonctif
- si l’ordre concerne une troisième personne :
(il est généralement associé au mot que : béquille ou introducteur du subjonctif) :
Qu’elle ne soit pas trop inquiète. Qu’il prépare les exercices de la page 140.
- dans certaines expressions figées, où “que” est absent :
Soit un triangle isocèle. Puisses-tu revenir vite !
LES FORMES DE PHRASES
La négation peut concerner tout type de phrase (déclarative, interrogative, exclamative, injonctive).
Elle repose sur des mots spécifiques (les mots négatifs).
LA NÉGATION TOTALE
La négation totale porte sur la phrase entière
(elle indique que la totalité de la phrase est fausse) :
Il ne pleut pas. = Il est faux qu’il pleuve.
LES MOTS NÉGATIFS DANS LA NÉGATION TOTALE
Système corrélatif
La négation totale est exprimée par une corrélation* :
- le premier élément est l’adverbe ne, n’
- le second élément est un adverbe : pas, point (peu utilisé : vieux français)
La corrélation encadre le verbe complet :
Louisa n’aime pas les oranges.
Nous ne sommes pas encore arrivés.
*corrélation : relation établie entre deux mots grammaticaux séparés mais qui fonctionnent ensemble.
*système corrélatif : système qui met deux mots grammaticaux en relation de dépendance mutuelle pour assurer une liaison entre deux membres d’une phrase.
LA NÉGATION PARTIELLE
La négation partielle porte uniquement sur une partie de la phrase
(elle indique qu’une partie seulement de la phrase est fausse) :
Rien ne me fera changer d’avis.
LES MOTS NÉGATIFS DANS LA NÉGATION PARTIELLE
Système corrélatif*
La négation partielle est exprimée par une corrélation*
- le premier élément est l’adverbe ne, n'
- le second élément est :
- un adverbe : jamais, plus, guère
- un pronom indéfini : personne, rien, nul, aucun
- un déterminant indéfini : aucun, nul
- une locution adverbiale : nulle part
La corrélation peut encadrer le verbe complet :
Je n’ai vu personne.
La corrélation peut encadrer le verbe et certains de ses compléments (pronoms personnels conjoints*) :
- forme simple : Tu ne le croiras jamais !
- forme composée (la corrélation encadre l’auxiliaire mais pas le participe passé) : Tu ne m’as pas cru.
Dans le cas de la locution “pour que”, la négation ne pas/ne plus encadre le verbe de la proposition subordonnée
Je vais faire le plein d’essence pour que nous ne tombions pas en panne.
La négation partielle peut être exprimée par les adverbes ne … pas (ou ne … point)
quand elle porte sur une partie de la phrase seulement :
Je ne veux pas voir un film d'action.
Pas de corrélation*
Les adverbes ne pas et ne plus, ne jamais, sont placés devant l'infinitif :
Emporte ton parapluie pour ne pas être mouillé.
Les mots négatifs personne, rien, aucun, nul, précèdent en général l’adverbe ne quand la négation partielle porte sur le sujet :
Rien n’a été fait pour arranger la situation. (qu’est-ce qui a été fait ? Rien)
*corrélation : relation établie entre deux mots grammaticaux séparés mais qui fonctionnent ensemble.
*système corrélatif : système qui met deux termes en relation de dépendance mutuelle pour assurer une liaison entre deux membres d’une phrase.
*pronoms personnels conjoints : non séparés du verbe ou seulement par l’adverbe de négation ne.
CAS PARTICULIERS DE FORME NÉGATIVE
La négation restrictive “ne … que”
Elle a le sens de l’adverbe “seulement”. Elle aboutit à une idée positive (ne … que = seulement) :
Cet été, nous ne ferons que de la randonnée. (Cet été, nous ferons seulement de la randonnée)
La négation restrictive est annulée avec “ne …. pas que”
Elle a le sens de l’adverbe “aussi”. Elle aboutit également à une idée positive (ne … pas que = aussi) :
Cet été, nous ne ferons pas que de la randonnée. (Cet été, nous ferons aussi d’autres activités.)
La négation alternative (les emplois de “ni”)
Elle est souvent répétée devant les mots ou groupes de mots coordonnées (négation alternative).
La conjonction de coordination ni s’emploie en corrélation avec l’adverbe ne (ne ou n’ … ni … ni) :
Il n’aime ni la pluie ni la neige.
Avec des sujets coordonnées par ni, l’accord du verbe au pluriel est fréquent :
Ni la pluie, ni le vent, ni la neige, ne m'arrêteront.
La double négation
La double négation équivaut toujours à une affirmation renforcée.
Tu ne peux pas ne pas connaître ce roman. = Tu connais forcément ce roman.
les emplois de l’adverbe “non”
Il peut être employé seul pour indiquer que la phrase entière est fausse : c’est un mot-phrase :
Est-ce qu’il reste des places pour le concert. Non.
Il peut être juxtaposé à une phrase ordinaire pour indiquer que la phrase entière est fausse :
Est-ce qu’il reste des places pour le concert. Non, il n’en reste aucune.
Il peut servir à exclure un élément juxtaposé ou coordonné :
Le spectacle a lieu ce soir et non demain.
Il peut servir de préfixe (il n’est alors plus adverbe) :
La non-violence.
le “ne” explétif (employé seul)
Il n’a pas une valeur négative pleine et peut être supprimé (dans certaines propositions subordonnées)
Je crains qu’il ne soit trop tard. (Je crains qu’il soit trop tard)
L’adverbe “ne” employé seul (ellipse de l’adverbe “pas”)
Il peut avoir une valeur négative pleine :
- dans certaines expressions figées :
N’ayez crainte. = N’ayez pas de crainte.
- avec les verbes oser, cesser, pouvoir, savoir (dans le langage soutenu ou ancien)
Elle n’ose vous le dire. Tu ne peux me faire un tel affront.
Ellipse de l’adverbe “ne”
Dans le langage familier : Je vais pas au marché ce matin.
LA VOIX PASSIVE
Elle se caractérise par une forme composée particulière : auxiliaire être + participe passé
L’auxiliaire est au même temps et au même mode que la forme conjuguée du verbe actif :
Temps simples :
Le facteur distribue le courrier. → Le courrier est distribué par le facteur.
Le facteur distribuera le courrier. → Le courrier sera distribué par le facteur.
Temps composés :
Le facteur a distribué le courrier. → Le courrier a été distribué par le facteur.
Le facteur avait distribué le courrier. → Le courrier avait été distribué par le facteur.
LA PHRASE PASSIVE
Elle est obtenue par transformation de la phrase active correspondante :
- le verbe se met à la voix passive,
- le sujet de la phrase active est changé en complément d’agent,
- le COD de la phrase active est changé en sujet :
Phrase à la voix active : Les enfants lancent le ballon.
Phrase à la voix passive : Le ballon est lancé par les enfants.
LE COMPLÉMENT D’AGENT
Il fait partie du groupe verbal.
Il correspond, dans la phrase passive, au sujet de la phrase active.
Il prend la forme :
- d’un groupe prépositionnel introduit par la préposition par :
Les légumes sont cultivés par le jardinier.
- ou d’un groupe prépositionnel introduit par la préposition de :
(avec les verbes de sentiment ou avec des constructions indiquant le résultat de l’action)
Le lierre recouvre le mur. → Le mur de l’allée est recouvert de lierre. (indication d’un résultat)
Tous apprécient son sérieux. → Son sérieux est apprécié de tous. (verbe de sentiment)
Le complément d’agent n’est pas toujours exprimé : Son sérieux est apprécié.
LES VERBES POUVANT ÊTRE MIS A LA VOIX PASSIVE
- Les verbes transitifs directs (qui se construisent avec un COD)
sauf : avoir, comporter… (qui sont sans passif)
- Quelques verbes transitifs indirects (qui se construisaient autrefois avec un COD) :
Il est obéi de ses hommes par la crainte qu’il inspire.
Construction d’un verbe ayant pour sujet, le pronom impersonnel il :
il ne renvoie à rien de précis (ni un personne ni une chose)
il ne peut être remplacé par un autre mot ou par un groupe de mots.
Il faut de l’expérience pour mener à bien ce projet.
LES VERBES IMPERSONNELS
Employés uniquement avec le sujet impersonnel il.
Mise au passif impossible avec les verbes impersonnels.
Présentatifs* “il est, il y a”
Expression plus ou moins figée qui sert à présenter une personne ou une chose :
Il y a des nuages dans le ciel.
Verbes ou locutions "falloir", “être question de”, “en aller ainsi”
Il faudrait un peu plus de temps. Il est question d’arrêter de fabriquer des bouteilles en plastique.
Le participe passé de “falloir” ne s’accorde pas avec le complément placé avant
Imagine un peu la patience qu’il a fallu pour faire cette prouesse !
Les verbes impersonnels introduisent parfois des compléments qui ne sont pas des compléments d’objet
- compléments directs (sans préposition) : Imagine la patience qu’il a fallu.
- compléments indirects (avec préposition) : Il s’agit de ton avenir !
Verbes et locutions évoquant le temps qu’il fait
Il pleut. Il tonne.
Un verbe météorologique en emploi figuré peut parfois recevoir :
- un vrai sujet : Les remarques pleuvent.
- un complément : Il pleut des compliments.
LES CONSTRUCTIONS IMPERSONNELLES
Elles associent le sujet impersonnel il à un verbe qui connaît par ailleurs des emplois personnels.
Elles résultent toujours d’une transformation :
Beaucoup de pluie est tombée cette nuit. → Il est tombé beaucoup de pluie cette nuit
Il est tombé | beaucoup de pluie. | cette nuit |
CONSTRUCTION IMPERSONNELLE | SEQUENCE* (groupe de mot qui suit le verbe dans une phrase impersonnelle et qui correspond au sujet dans la phrase personnelle) |
|
La transformation impersonnelle permet parfois la mise au passif de certains verbes transitifs indirects :
Il sera répondu à votre commande dans la limite des stocks disponibles.
La grammaire traditionnelle considéraIt le sujet impersonnel il comme un sujet apparent
mais il est le seul sujet grammatical de la phrase impersonnelle
puisqu’il transmet ses marques de personne et de nombre au verbe.
Sujet réel et sujet apparent sont donc des notions qui ont été abandonnées.
Deux types d’emphase : l’extraction et la dislocation.
L’EXTRACTION
L’extraction extrait un élément de la phrase et le met en relief au moyen du présentatif :
c’est … qui ; c’est … qui
L’extraction a, implicitement, une valeur négative
(l'élément qui est extrait s’oppose à d’autres éléments qu’on peut expliciter) :
C’est Julien qui a acheté un saxophone ténor. (C’est Julien (et non Léo) qui l’a acheté.)
Le pronom personnel passe à la forme disjointe (séparé du verbe) quand il est extrait :
Elle l’a rencontré à New York. → C’est lui qu’elle a rencontré à New York.
FORMES PARTICULIERS D’EXTRACTION
voici … que ; voilà … que
(cette extraction s’accompagne de la disparition de la préposition “depuis”)
Voici deux heures que j’attends. (j’attends depuis deux heures)
il y a … qui ; il y a … que ; il n’y a ... qui ; il n’y a … que*
Il n’y a que cette solution qui convienne.
LES ÉLÉMENTS MIS EN RELIEF PAR L’EXTRACTION
Eléments mis en relief par “c’est … qui”
Sujet : C’est l’équipe de Clermont qui a gagné.
Eléments mis en relief par “c’est … que”
COD : C’est ce pull que Zoé a acheté à Londres. C’est cet auteur qui a le plus de succès.
COI : C’est au directeur que vous devriez écrire.
Complément du verbe impersonnel : C’est du sel qu’il me faut.
Complément circonstanciel : C’est à Londres que Zoé a acheté ce pull.
Complément essentiel de lieu : C’est à la piscine que nous irons demain.
Élément mis en relief par “Voilà … que, voici … que, il y … qui, il y a … que”
Complément circonstanciel de temps : Voilà trois heures que j’attends.Il y a trois heures que j’attends.
Eléments mis en relief par “il n’y a que ... qui, il n’y a que … que”
Complément circonstanciel de temps : Il n’y a qu’en été qu’elle se sente bien.
Sujet : Il n’y a qu’Emilie qui sache chanter.
COD : Il n’y a que les cerises que j’aie réussi à vendre.
COI,
etc.
COMMENT ANALYSER L’EXTRACTION
L’élément extrait constitue le propos de l’énoncé (l’information nouvelle)
Le reste de l’énoncé constitue le thème (ce qui est déjà connu)
C’est | Théo | qui | a préparé le repas |
| Elément extrait PROPOS (information nouvelle) |
| THÈME (ce qui est déjà connu) |
Extraction |
|
LA DISLOCATION
La dislocation détache un élément et le reprend ou l’annonce par un pronom personnel ou démonstratif.
L’élément détaché est mobile dans la phrase :
- le pronom anaphorique rappelle le mot ou le groupe de mots placé avant lui :
Son stage, Marie le commence en août.
- le pronom cataphorique annonce le mot ou le groupe de mots placé après lui :
Marie le commence en septembre, son stage.
L’usage soigné évite les dislocations familières.
LES ÉLÉMENTS SUR LESQUELS PEUT PORTER LA DISLOCATION
Sujet
Marie, elle commence son stage de voile en août. (Marie commence son stage de voile en août)
COD
Son stage de voile, Marie le commence en août. (Marie commence son stage de voile en août)
LES ÉLÉMENTS DÉTACHÉS PAR DISLOCATION
Un nom ou un groupe nominal
La musique, ça le passionne. (la musique le passionne)
Un groupe prépositionnel
Je lui ai répondu, à Pauline. (J’ai répondu à Pauline.)
Un pronom ou un groupe pronominal :
Moi, j’ai terminé mon travail. (J’ai terminé mon travail.)
Un infinitif :
Se lever plus tôt, c’est la seule solution. (Se lever plus tôt est la seule solution.)
Un adjectif
Doué, vous l’êtes ! (vous êtes doué)
Une proposition subordonnée complétive conjonctive
Qu’elle soit en colère, cela peut se comprendre.
COMMENT ANALYSER LA DISLOCATION ?
Fonctions de l’élément détaché
Complément détaché par dislocation (il a valeur de rappel : il relève du thème de l’énoncé)
Fonctions du pronom personnel ou démonstratif
Sujet, COD, COI, etc.
Cette musique, | nous | l’ | avons si souvent écoutée. |
Complément détaché par dislocation | SUJET | Pronom personnel anaphorique COD |
|
THÈME | PROPOS |