LES TERMINAISONS DU PRÉSENT DE L’INDICATIF

PREMIER GROUPE

-e, -es, -e, -ons, -ez, -ent

DEUXIÈME GROUPE

-s, -s, -t, -ons, -ez, -ent (is, is, it, issons, issez, issent)

TROISIÈME GROUPE

règle générale : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent

certains verbes en -cre, -tre, -dre (sauf en -indre ou en -soudre : -s, -s, -, -ons, -ez, -ent)

pouvoir, vouloir, valoir : -x, -x, t, ons, ez, ent

certains verbes dont le radical se termine par -ll (cueillir) ou par un groupe de consonnes (-vrir) : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent

LE RADICAL DU PRÉSENT DE L’INDICATIF

LES VERBES DU PREMIER GROUPE

verbes en cer (amorcer)

le c du radical reçoit une cédille à la première personne du pluriel : ce, ces, ce, çons, cez, cent

verbes en ger (déménager)

le radical prend un e après le g à la première personne du pluriel : ge, ges, ge, gez, geons, gez, gent

verbes en é_er (célébrer, compléter, posséder…)

le é du radical devient è devant une syllabe muette finale : è_re, è_res, è_re, é_rons, é_rez, è_rent

verbes en yer (flamboyer)

ils transforment l’y en i quand disparaît le son [j] : ie, ies, ie, yons, yez, ient

verbes en ayer (payer...)

on autorise i et y : aie, aies, aie, ayons, ayez, aient / aye, ayes, aye, ayons, ayez, ayent

verbes en eler (peler…)

au choix (réforme de la grammaire de 1990) :

-elle, -elles, -elle,- elons, -elez, -elle / -èle, -èles, -èle, -elons, -elons, -èlent

sauf :

appeler : j’appelle, tu appelles, il appelle, nous appelons, vous appelez, nous appelons

celer, geler et leurs dérivés : ciseler, démanteler, écarteler, s’encasteler, harceler, marteler, modeler, peler :

-èle, -èles, -èle, -elons, -elez, -èlent

verbes en eter : au choix (réforme de la grammaire de 1990) :

-ette, -ettes, -ette,- etons, -etez, -ettent / -ète, -ètes, -ète, -etons, -etons, -ètent

sauf :

jeter : je jette, tu jettes, il jette, nous jetons, vous jetez, ils jettent

acheter, préacheter, racheter, bégueter, corseter, crocheter, fileter, fureter, haleter :
-ète, -ètes, -ète, -etons, -etez, -ètent

LES VERBES DU DEUXIÈME GROUPE

Les trois personnes du pluriel présentent une forme longue avec “ss”

is, is, it, issons, issez, issent

LES VERBES DU TROISIÈME GROUPE

Radical souvent variable : voir le Bescherelle de conjugaison.

Dans la langue écrite, quand le pronom je est placé après le verbe,

la terminaison -e devient sonore et s’écrit avec un accent aigu -é ou grave -è :

Aussi préféré-je me taire. ou Aussi préférè-je me taire.

L'indicatif présent est le temps le plus employé.

LES EMPLOIS TEMPORELS DU PRÉSENT DE L’INDICATIF

PRÉSENT CONTEMPORAIN DU MOMENT DE LA PAROLE

Il s’applique à tout ce qui est actuel pour le locuteur : Ariane termine sa glace au chocolat sur la terrasse d’un café.

PRÉSENT ÉTENDU (ou permanent)

Présent étendu du côté du passé et de l’avenir : il couvre un espace de temps plus ou moins large

La durée désignée par le présent dépasse le moment de la parole :

• valeur descriptive : Albert a les yeux verts. (c’est une propriété qu’Albert possède toujours)
• valeur itérative (l’action est répétée dans le temps) : Elle joue au tennis toutes les semaines.
   

Le présent peut couvrir tout le passé et tout le futur imaginables

Il est le temps des définitions, des vérités générales, des proverbes… :

• valeur gnomique : Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

PASSÉ RÉCENT ET FUTUR PROCHE

Dans certains emplois, le présent de l’indicatif se décale du présent vers le passé récent ou le futur proche :

• passé récent : Elle sort à l’instant du bureau.
• futur proche : Il rencontre demain le chargé de clientèle.

LES EMPLOIS STYLISTIQUES DU PRÉSENT DE L'INDICATIF

PRÉSENT HISTORIQUE

Quand le présent de l’indicatif remplace un temps du passé

pour donner l'illusion que les événements racontés sont contemporains du moment de la narration :

Une grenouille vit un boeuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle qui n’était pas grosse en tout comme un oeuf,

Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille

Pour égaler l’animal en grosseur.

(Jean de la Fontaine, la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf)

LE PRÉSENT PEUT SE SUBSTITUER AU FUTUR

Je prends le train à 20 heures.

L’EMPLOI MODAL DU PRÉSENT DE L’INDICATIF

Le présent de l’indicatif a une valeur modale dans une subordonnée hypothétique introduite par si :

il indique que l’hypothèse est envisagée comme probable, exprimant l’éventuel :

S’il fait beau, nous irons à la plage.

Radical de la première personne du pluriel de l’indicatif

+ les terminaisons -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient (premier groupe)

+ les terminaisons -ssais, -ssais, -ssait, -ssions, -ssiez, -ssaient (deuxième groupe)

+ les terminaisons -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient (troisième groupe)

LES EMPLOIS TEMPORELS DE L’IMPARFAIT DE L’INDICATIF

L’imparfait sert à exprimer une action qui se déroule dans le passé : Autrefois, on racontait des histoires au coin du feu.

L’IMPARFAIT EST LE TEMPS DE L’ARRIÈRE PLAN

Dans le récit au passé, on alterne l’imparfait et le passé simple :

l’alternance de l’imparfait et du passé simple s’explique par leurs valeurs aspectuelles :

L’imparfait, d’aspect sécant, est le temps de l’arrière-plan (ou second plan : il rejette les évènements et les états au second plan)

Il représente un action en cours et exprime un durée imprécise, sans limites.

Il sert :

• à décrire les lieux, les personnages, les objets,
• à évoquer les circonstances secondaires,
• à commenter l'événement principal

Le passé simple, d’aspect global, est le temps du premier plan

Il met en relief une action dont on saisit le début et la fin et exprime une durée précise.

Il apparaît souvent en situation avec des expression marquant :

• la succession (et, ensuite, quelques temps après, alors, puis...)
• la soudaineté (soudain, tout d’un coup…)

Nous arrivâmes alors dans une clairière : tout était paisible ; les oiseaux volaient de branche en branche ; les papillons semblaient remplir l’espace ; un ruisseau faisait entendre son chant doux et apaisant ; une famille de chevreuils se nourrissait aux branches de quelques arbrisseaux. Soudain, un écureuil apparut et sembla surpris de nous voir.

VALEUR ITÉRATIVE DE L’IMPARFAIT

Il peut marquer la répétition dans le passé

Une procession allait chaque année à pied de Loctudy aux Glénans.

L’IMPARFAIT DE CONCORDANCE

Il peut être utilisé dans le discours indirect ou le discours indirect libre pour transcrire la parole ou la pensée d’un personnage :
(la transformation du discours direct en discours indirect s’accompagne de la transposition du présent de l’indicatif en imparfait)

Il lui demanda : “voulez-vous de la soupe ?” → Il lui demanda s’il voulait de la soupe.

Ton ami m’a dit qu’il t’attendait.

Cet imparfait est appelé par le temps passé du verbe principal et il n’a pas toujours de valeur temporelle de passé.

L’EMPLOI STYLISTIQUE DE L’IMPARFAIT

L’IMPARFAIT PITTORESQUE

Quand il remplace le passé simple dans un récit (exceptionnellement) :

Onze ans après, il perdait Waterloo ! (l’imparfait met l’action en relief en lui donnant une certaine durée)

LES EMPLOIS MODAUX DE L’IMPARFAIT

Souvent, l’imparfait ne prend aucune valeur temporelle.

DANS LE SYSTÈME HYPOTHÉTIQUE

Dans une proposition subordonnée hypothétique introduite par “si”, et en association avec le conditionnel :

• l’imparfait peut exprimer un fait possible dans le présent ou dans l’avenir : valeur de potentiel :
  Si vous alliez à la campagne, vous pourriez vous reposer. (aller à la campagne est seulement envisagé)

• l’imparfait peut exprimer un fait impossible dans le présent : valeur d’irréel du présent :
  Si nous vivions au Moyen Âge, nous serions menacés d’une comète ou de la fin du monde. (Castil-Blaze, Revue de Paris, 1837) (l’imparfait vivions exprime un fait impossible dans le présent
   

Quand l’hypothèse est probable, on emploie le présent en association avec l’indicatif du futur :
Si nous allons à la plage, nous pourrons nous baigner.

EN DEHORS DU SYSTÈME HYPOTHÉTIQUE

L’imparfait peut servir à atténuer un ordre ou une demande (fréquent chez les commerçants, en particulier sur les marchés) :

Qu’est-ce qu’il vous fallait ? (Que vous faut-il ?)

LES TERMINAISONS DU PASSÉ SIMPLE

PREMIER GROUPE (er)

-ai, -as, -a, -âmes, -âtes, -èrent

DEUXIÈME GROUPE (ir) (participe passé en issant)

-is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent

TROISIÈME GROUPE

verbes en ir (sauf courir, mourir, tenir, venir),

majorité des verbes en -re, les verbes asseoir, voir et verbes de leur famille (sauf pourvoir)

→ -is, -is, -it, -îmes, -îtes, -irent

verbes en oir, courir, mourir, certains verbes en -re (boire, conclure, connaître, croire, lire, vivre...) :

→ -us, -us, -ut, -ûmes, -ûtes, -urent

sauf : les verbes qui prennent i comme voir : je vis, tu vis, il vit, nous vîmes, ils vîmes, vous vîtes, ils virent

tenir, venir et verbes de leurs familles :

→ -ins, -ins, -ins, -int, -înmes, -întes, -inrent

LE RADICAL DU PASSÉ SIMPLE

Suppression de la terminaison de l’infinitif pour les verbes du premier groupe et deuxième groupe :

envoyer → j’envoyai ; languir → je languis

Pour les verbes du troisième groupe, consulter le Bescherelle de conjugaison.

L’EMPLOI TEMPOREL DU PASSÉ SIMPLE

Le passé simple est aujourd’hui réservé à la langue écrite.

LE PASSÉ SIMPLE EST LE TEMPS DU PREMIER PLAN

Employé dans un récit au passé, il situe l’action dans un passé lointain, sans aucun lien avec le présent.

On alterne l’imparfait et le passé simple : cette alternance s’explique par leurs valeurs aspectuelles :

Le passé simple, d’aspect global, est le temps du premier plan

Il met en relief une action dont on saisit le début et la fin et exprime une durée précise.

Il apparaît souvent en situation avec des expression marquant :

• la succession (et, ensuite, quelques temps après, alors, puis...)
• la soudaineté (soudain, tout d’un coup…)

L’imparfait, d’aspect sécant, est le temps de l’arrière-plan (ou second plan)

Il représente un action en cours et exprime un durée imprécise, sans limites.

Il sert :

• à décrire les lieux, les personnages, les objets,
• à évoquer les circonstances secondaires,
• à commenter l'événement principal
   

Nous arrivâmes alors dans une clairière : tout était paisible. Les oiseaux volaient de branche en branche, les papillons semblaient remplir l’espace. Un ruisseau faisait entendre son chant doux et apaisant. Une famille de chevreuils se nourrissait aux branches de quelques arbrisseaux. Soudain, un écureuil apparut et sembla surpris de nous voir.

VALEUR ITÉRATIVE DU PASSÉ SIMPLE

Il marque la répétition dans le passé : A partir de cette époque, il fit, chaque année, un voyage à New York.

LES TERMINAISONS DU FUTUR SIMPLE

-rai, -ras, -ra, -rons, -rez, -ront

Je marcherai (premier groupe) ; je finirai (deuxième groupe) ; j’apprendrai (troisième groupe)

LE RADICAL DU FUTUR SIMPLE

Le plus souvent : infinitif (+ -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont)

Les futurs de plusieurs verbes présentent certaines particularités :

VERBES DU PREMIER GROUPE

Verbes en é_er : au choix (réforme de 1990) :

je célébrerai, tu célébreras, il célébrera, nous célébrerons, vous célébrerez, ils célébreront

je célèbrerai, tu célèbreras, il célèbrera, nous célèbrerons, vous célèbrerez, ils célèbreront

Verbes en eler

èlera, èleras, èlera, èlerons, èlerez, èleront

sauf : appeler : j’appellerai, tu appelleras, il appellera, nous appellerons, vous appellerez, ils appelleront

chanceler (réforme de 1990 : au choix) :

je chancèle, tu chancèles, il chancèle, nous chancelons, vous chancelez, ils chancèlent

je chancelle, tu chancelles, il chancelle, nous chancelons, vous chancelez, ils chancellent

Verbes en eter

-èterai, -èteras, -ètera, -èterons, -èterez, -èteront.

sauf : jeter : je jetterai, tu jetteras, il jettera, nous jetterons, vous jetterez, ils jetteront

Verbes en yer

ils transforment l’y en i à toutes les personnes du futur simple :

je broierai, tu broieras, il broiera, nous broierons, vous broierez, ils broieront

sauf :

envoyer et renvoyer (dont le futur est imité de celui de voir) :

j'enverrai, tu enverras, il enverra, nous enverrons, vous enverrez, ils enverront

Verbes en ayer : ils acceptent i et y à toutes les personnes :

-aie, -aies, -aie, -ayons, -ayez,- aient / -ayent, -ayes, -aye, -ayons, -ayez, -ayent

VERBES DU TROISIÈME GROUPE

Beaucoup de verbes du troisième groupe ne font pas apparaître l’infinitif du verbe :

cueillir : forme son futur avec la voyelle e :

je cueillerai, tu cueilleras, vous cueillerez, nous cueillerons, ils cueilleront

courir, mourir acquérir (ne font pas entendre l’i final mais se conjuguent avec deux r) :

je courrai, je mourrai, j’acquerrai

verbes en -voir : ils forment leur futur à partir du radical de la première personne du pluriel du présent de l’indicatif :

je devrai, tu devras, il devra, nous devrons, vous devrez, ils devront

sauf :

pouvoir, pourvoir, savoir, voir, asseoir :

(je pourrai), pourvoir (je pourvoirai), savoir (je saurai), voir (je verrai), je m’assiérai

aller → j’irai

avoir → j’aurai

être → je serai

faire → je ferai

falloir → il faudra

tenir → je tiendrai

valoir → je vaudrai

venir → je viendrai

vouloir → je voudrai

Seul le mode indicatif, mode temporel, possède des formes spécifiques pour exprimer le futur.

LES EMPLOIS TEMPORELS DU FUTUR SIMPLE

VALEUR TEMPORELLE DU FUTUR SIMPLE

Il évoque l’avenir à partir du présent du locuteur : il pose l’évènement à venir comme certain :

La semaine prochaine, tu seras au Brésil !

VALEUR GNOMIQUE DU FUTUR SIMPLE

Vérités générales tournées vers l’avenir :

Qui vivra verra.

VALEUR ITÉRATIVE DU FUTUR SIMPLE

Il marque la répétition de l’action :

Nous irons en balade tous les dimanches.

L’EMPLOI STYLISTIQUE DU FUTUR SIMPLE

Dans un récit au passé, le futur crée l’illusion que les événements n’ont pas encore eu lieu (récits historiques) :

En 1860, Napoléon décidera de laisser le bois de Vincennes à la ville de Paris afin qu’y soient menés des travaux d’aménagement.

LES EMPLOIS MODAUX DU FUTUR SIMPLE

Quand le futur n’exprime pas l’idée du futur :

FUTUR CONJECTURAL

Le futur exprime une supposition à propos d’un fait (emploi rare à l’oral) :

Helena n’est pas venue à la fête. Elle sera malade.

LE FUTUR PEUT ATTÉNUER POLIMENT UNE DEMANDE, UN REPROCHE

Je vous demanderai de vous taire.

auxiliaire être ou avoir conjugué au présent + participe passé du verbe

Il est arrivé. Il a écrit.

LES EMPLOIS TEMPORELS ET ASPECTUELS DU PASSÉ COMPOSÉ

Le passé composé est un temps composé : il a une valeur d’aspect accompli.

Son auxiliaire est conjugué au présent : l’action vient d’avoir lieu ou vient de s’achever.

L’ACTION EST ACHEVÉE MAIS ELLE EST EN CONTACT AVEC LE PRÉSENT

Conséquences encore perceptibles au moment où l’on parle (il peut représenter un présent plus qu’un passé) :

Charlotte est partie. (elle n’est plus là)

ANTÉRIORITÉ PAR RAPPORT AU PRÉSENT

Quand il a mal dormi, Romain est de mauvaise humeur.

LE PASSÉ COMPOSÉ EST LE TEMPS DU PREMIER PLAN

Dans le récit, le passé composé peut s’employer à la place du passé simple :

Il est alors le temps du premier plan (usage fréquent à l’oral mais il se rencontre aussi à l’écrit).

J’ai arraché ma valise et je me suis mis à marcher sur ce sol nouveau, dans cet air étranger, au milieu des trains immobiles. L’employé a fermé la grille et s’en est allé. (Michel Butor, l’emploi du temps)

L’EMPLOI MODAL DU PASSÉ COMPOSÉ

Dans une proposition subordonnée hypothétique introduite par si, il renvoie à un fait envisagé comme probable :

S’il n’a pas reçu son colis samedi, il déposera une réclamation.

auxiliaire être ou avoir conjugué à l’imparfait + participe passé du verbe

Il était arrivé. Il avait écrit.

EMPLOI TEMPORELS ET ASPECTUELS DU PLUS-QUE-PARFAIT

Le plus-que-parfait est un temps composé (auxiliaire conjugué à l'imparfait (temps du passé) :

il a une valeur d’accompli (l’action est achevée dans le passé)

Pour exprimer l’antériorité, le plus-que-parfait fonctionne en relation avec d’autres temps du passé

(imparfait, passé simple, passé composé) :

Je voulais revoir la maison où nous avions passé si souvent nos vacances.

LES EMPLOIS MODAUX DU PLUS-QUE-PARFAIT

VALEUR D'IRRÉEL DU PASSÉ

Dans une proposition subordonnée hypothétique introduite par si et en association avec le conditionnel passé :

• le plus-que-parfait désigne une action qui aurait pu avoir lieu dans le passé mais qui ne s’est pas produite :
  S’il avait eu une webcam, il aurait pu suivre les cours avec nous.
• le plus-que-parfait permet d’envisager une action comme possible dans l’avenir (plus rarement) :
  Si demain, vous aviez perdu toute votre fortune, que feriez-vous ?

auxiliaire être ou avoir conjugué au passé simple + participe passé du verbe

Il fut arrivé. Il eut écrit.

LES EMPLOIS TEMPORELS ET ASPECTUELS DU PASSÉ ANTERIEUR

Le passé antérieur est un temps composé : il a une valeur d’accompli

Auxiliaire conjugué au passé simple (temps du passé) : l’action est achevée dans le passé.

Pour exprimer l’antériorité, le passé simple fonctionne le plus souvent en relation avec le passé simple :

Quand il eut repris ses sens, il raconta ce qu’il avait vu là-bas.

auxiliaire être ou avoir conjugué au futur simple + participe passé du verbe

Il sera arrivé. Il aura écrit.

Le futur antérieur est réservé à la langue écrite.

LES EMPLOIS ASPECTUELS ET TEMPORELS DU FUTUR ANTÉRIEUR

Le futur antérieur est un temps composé : il a une valeur d’accompli.

Auxiliaire conjugué au futur : l’action est présentée comme accomplie dans le futur.

Je serai rentrée dans une heure.

Le futur exprime l’antériorité quand il est en relation avec le futur simple :

Il remboursera son prêt quand il aura terminé ses études.

L’EMPLOI MODAL DU FUTUR ANTÉRIEUR

FUTUR CONJECTURAL

Supposition à propos d’une action qui est peut-être accomplie :

Elle aura manqué son train !

LES FORMES DU CONDITIONNEL PRÉSENT

radical du futur simple + terminaisons : -rais, -rais, -rait, -rions, -riez, -raient

L’élément r est emprunté au futur simple,

L’élément ais est emprunté à l’imparfait de l’indicatif.

Cette formation indique que le conditionnel présent n’est pas un présent mais est un futur situé dans le passé.

LES FORMES DU CONDITIONNEL PASSÉ

auxiliaire être ou avoir conjugué au conditionnel + participe passé du verbe

il serait arrivé. Il aurait écrit.

VALEUR TEMPORELLE DE FUTUR DANS LE PASSÉ

Le conditionnel sert à transposer le futur dans le passé : il exprime l’avenir vu du passé :

Zoé pensait qu’elle arriverait en retard.

Le conditionnel présent et le conditionnel passé se distinguent par l'aspect

• le conditionnel présent est temps simple : aspect inaccompli de l’action :
  Elle disait qu’elle rentrerait à 16 heures.

• le conditionnel passé est temps composé : aspect accompli de l’action :
  Elle disait qu’elle serait rentrée à 16 heures.

Il peut donc fonctionner en association avec le conditionnel présent pour exprimer l’antériorité :

Amélie avait dit qu’elle l’appellerait dès qu’elle serait rentrée de Toulouse.

LA VALEUR MODALE HYPOTHÉTIQUE DU CONDITIONNEL

LE CONDITIONNEL DANS UN SYSTÈME HYPOTHÉTIQUE

En association avec si + imparfait, le conditionnel présent peut exprimer :

Le potentiel

un fait possible dans le présent ou dans l’avenir :

Si nous partions plus tôt demain, nous éviterions les embouteillages.

L’irréel du présent

un fait impossible dans le présent :

Si j’étais un arbre, je porterais des fruits, j’aurais un feuillage, des oiseaux, je serais vert.

(Gustave Flaubert, La tentation de Saint Antoine)

En association avec si + plus-que-parfait, le conditionnel passé peut exprimer :

L’irréel du passé

action qui aurait pu se réaliser dans le passé mais qui n’a pas eu lieu :

Si nous étions partis plus tôt, nous aurions évité les embouteillages.

LE CONDITIONNEL EN DEHORS DU SYSTÈME HYPOTHÉTIQUE

Pour présenter un fait dont la vérité n’est pas garantie

Selon des sources bien informées, les négociations auraient lieu après la conférence ministérielle.

Pour exprimer l’éventualité

Ils cherchent une étudiante qui pourrait garder leurs enfants deux soirs par semaine.

Pour exprimer ce qui est rêvé, imaginé

On serait des explorateurs, on aurait trouvé un pays inconnu et on rencontrerait des indiens.

Pour exprimer la demande polie

Pourriez-vous m’indiquer où trouver une boulangerie ?